Nathalie et Mme prophète, institutrice à l'école des Sœurs. |
Rassemblement devant le drapeau haïtien avant d'entrer en classe. |
Les élèves, toujours tirés à quatre épingles. |
Rencontre avec les enfants
Lundi matin, 7h30. Je suis à l'école.
Je me présente à Sœur Maria Estamina, directrice de l'école, et lui demande la permission de distribuer le matériel scolaire que j'ai apporté. Les enfants arrivent : tirés à quatre épingles, uniformes bien repassés, chaussettes blanches à faire pâlir les pub Omo pour les plus jeunes, nœuds dans les cheveux pour les filles.
"Bon-jour-ma-sœur."
Je m'émerveille de tant de soin compte tenu de leurs conditions de vie. (…)
8h45 : tout le monde se regroupe par classe devant le drapeau. Hymne haïtien, on lève les couleurs, on dit la prière puis on rentre en classe. Rentrer étant une façon de parler : les classes, sous des bâches, sont séparées les unes des autres par des toiles en plastique, le sol de terre est inégal, chaque petit bureau bancal accueille quatre élèves, il n'y a bien entendu pas de matériel pédagogique… Je pense à tout le gâchis de papier dans nos écoles, à tout le confort de nos chères têtes blondes, aux réclamations de nos enseignants, aux exigences de nos parents d'élèves…
Je visite ensuite la petite section de maternelle, qui totalise 58 élèves inscrits. Je me présente.
"Bon-jour-ma-dame-Na-tha-lie".
Assis sur leurs petites chaises, ils sont sages, souriants. (…) Ils ont l'air heureux. Ils sont privilégiés : dans les rues, j'ai croisé des dizaines d'enfants qui ne vont pas à l'école et qui, pour quelques gourdes (monnaie locale), passent un chiffon sur les voitures bloquées dans les embouteillages. Les droits des enfants ne sont pas appliqués partout… (…)
Des enfants, des élèves, j'en croiserai beaucoup dans la journée : tous joyeux, heureux comme des enfants savent l'être.
"Bonjour Blanc !". Et ils rient…
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