"J'ai toujours été attiré par le bénévolat, ce n'est pas la première fois que j'en fais. J'aime le côté "donner de son temps, de son travail et de son savoir-faire" plutôt que de donner de l'argent, c'est plus concret. D'autant plus avec les Haïtiens, qui vous montrent tout de suite leur reconnaissance, ça fait vraiment plaisir.
Le travail sur le chantier n'a pas été plus difficile à Haïti qu'ailleurs, seulement, on sait qu'on n'est là-bas que pour quelques jours, alors on se donne à fond. Cela ne laisse évidement pas beaucoup de temps pour aller à la rencontre de la culture haïtienne, mais les Haïtiens ont un contact très franc, ce qui m'a permis d'échanger beaucoup avec tous ceux que j'ai rencontré (entre le Français, mon Créole St Barth et leur Créole Haïtien, on se comprenait très bien !).
La vie en Haïti m'a fait penser à ce que pouvait être la vie à St Barth quand mes grands-parents étaient jeunes, sans tout le confort moderne auquel nous sommes habitués, c'était comme un retour dans le temps.
Tous les matins, sur le chemin du chantier, j'étais accompagné par tout un groupe d'enfants, tous curieux de moi. Ils sont évidement très demandeurs, mais toujours dans la bonne humeur, jamais avec agressivité. Je n'ai pas éprouvé de sentiment d'insécurité (bien-sûr, je ne suis pas sorti me promener dans les rues la nuit !).
L'ambiance sur le chantier était vraiment très bonne, et l'accueil des sœurs formidable. J'ai fait la connaissance de sœur Madeleine, qui a été institutrice à St Barthélemy de 1971 à 1977 : c'était très drôle d'entendre des anecdotes sur des gens de ma famille qu'elle a eu comme élèves !
J'ai beaucoup aimé la cuisine haïtienne, concoctée par les sœurs et leur cuisinière. Le plat le plus surprenant que l'on m'aie servi : du giraumont aux pattes de poules ! Et je n'avais jamais goûté autant de sortes de bananes différentes.
C'est une expérience que je referais volontiers : quand on revient de là-bas, on aborde la vie différemment."